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Canada : le marché du cannabis au détail génère 11 milliards de dollars de ventes et plus de 150 000 emplois

Le marché canadien de la marijuana destinée aux adultes a généré quelque 11 milliards de dollars de ventes au détail et a entraîné la création de 151 000 nouveaux emplois, selon une analyse économique publiée par la société de conseil Deloitte Canada.
Les législateurs canadiens ont légalisé la production commerciale de produits à base de cannabis en juin 2018 et les ventes au détail ont commencé en octobre.

Ottawa, Canada : Le marché canadien de la marijuana destinée aux adultes a généré quelque 11 milliards de dollars de ventes au détail et a entraîné la création de 151 000 nouveaux emplois, selon une analyse économique publiée par la société de conseil Deloitte Canada.

Les législateurs canadiens ont légalisé la production commerciale de produits à base de cannabis en juin 2018 et les ventes au détail ont commencé en octobre.

Les auteurs du rapport ont estimé les contributions économiques du secteur du cannabis de 2018 à 2021. Les analystes ont évalué les revenus et les dépenses liés au cannabis associés aux opérations et aux investissements en capital du secteur du cannabis. Ils ont déterminé : « [L]e secteur canadien du cannabis a apporté une contribution économique importante au Canada et à l’Ontario au cours des trois courtes années qui se sont écoulées depuis la légalisation.

L’industrie a généré 11 milliards de dollars de ventes à l’échelle nationale et 29 milliards de dollars de dépenses en immobilisations. … Dans l’ensemble, l’industrie du cannabis a contribué 43,5 milliards de dollars au PIB du Canada – et 13,3 milliards de dollars au PIB de l’Ontario – depuis la légalisation. De plus, l’industrie a soutenu 151 000 emplois à travers le Canada et a mis 15,1 milliards de dollars dans les coffres du gouvernement.

Ils ont conclu: “D’un point de vue économique, il semble clair que l’industrie du cannabis a été un grand succès, et que d’autres suivront à mesure qu’elle continue de croître.”

Les auteurs ont reconnu qu’il existe un manque de diversité au sein de l’industrie canadienne de la marijuana, notant que peu de femmes et de personnes de couleur occupent des postes de direction au sein des entreprises de cannabis. Ils ont recommandé : « Les gouvernements et les entreprises de cannabis doivent prendre des mesures pour améliorer la diversité, l’équité et l’inclusion dans l’ensemble du secteur, en s’appuyant sur et en élargissant les efforts existants pour permettre à davantage de Canadiens et de femmes racialisés de participer au succès de l’industrie.

Un rapport récemment publié par la Minority Cannabis Business Association identifie de la même manière un manque de diversité au sein de l’industrie américaine du cannabis, concluant : « [L]es barrières à l’entrée pour les opérateurs minoritaires ont continué d’étouffer les progrès pour faire avancer les efforts d’équité sociale.

Texte intégral du rapport, « L’impact économique et social du secteur du cannabis au Canada ». Disponible pour le téléchargement. Des informations supplémentaires sont disponibles dans la fiche d’information NORML, « Règlement sur la marijuana : impact sur la santé, la sécurité et l’économie ».

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Le chanvre industriel, une plante multi-usages

Contrairement à la culture de chanvre dit ‘à usage récréatif’ toujours prohibée dans notre pays, celle du chanvre industriel est en plein essor grâce à ses nombreuses applications dans de multiples domaines.

Le chanvre industriel, une plante multi-usages
Le chanvre industriel, une plante multi-usages
 

Différence entre chanvre industriel et chanvre récréatif

Il s’agit bien de la même espèce ‘Cannabis sativa’ mais présentant un taux de THC bien moindre (inférieur à 0,2%) que les cultivars ou les sous-espèces utilisés à des fins psychotropes dont le taux de THC peut avoisiner les 30%.

Le chanvre, une source de matières premières renouvelables

Toutes les parties aériennes de la plante peuvent être valorisées en production industrielle. Très productive, et ce, rapidement, la plante améliore la structure du sol grâce à ses profondes racines.

 

Elle ne demande pas de traitements phytosanitaires car elle est peu sensible aux maladies et parasites, nul besoin d’herbicide non plus puisqu’elle étouffe les mauvaises herbes, pas plus que de quantités astronomiques d’engrais pour pousser.

La tige de chanvre présente deux types distincts de fibres : la chènevotte ou partie interne et la filasse qui la recouvre.

Lors de l’opération de défibrage on obtient environ 55 % de chènevotte pour 10% de fibre, le reste étant constitué de poussières.

  • La chènevotte, également nommée ‘paille de chanvre’ ou ‘copeau de chanvre’, est utilisée en paillage au jardin, comme litière pour les animaux, dans l’industrie du bâtiment (isolant thermique et phonique, enduits, bétons isolants…) ;

  • La filasse étant plus résistante, isolante et longue que la fibre de coton, constitue une alternative à cette production très dévastatrice pour l’environnement. La filasse est de plus en plus utilisée dans l’industrie textile et papetière.

Les graines de chanvre autrement nommées ‘Chènevis’ peuvent être transformées en huile au rapport oméga 3/oméga 6 parfait pour la santé, en farine ne contenant pas de gluten, ou entrer dans la composition de boissons (lait végétal, bières…).

Une histoire séculaire

La fibre de chanvre est utilisée depuis des millénaires pour sa résistance, sa facilité à être travaillée et sa souplesse. Textiles pour les vêtements ou plus techniques pour les voiles, les cordages, les bâches, les toiles de peintures ou de canevas, elle a de tous temps été transformée et exploitée. L’huile de chanvre entrait aussi dans la composition de nombreux vernis, peintures et laques. Le capitalisme en tête et la toute puissance de l’industrie pétrolière ont, sous des prétextes de santé publique (effet psychotrope), éliminé cette plante trop polyvalente et compétitive en bien des secteurs de l’industrie. Dès 1937, avec sa prohibition aux États-Unis puis en Europe au début des années 60 où l’interdiction de produire du chanvre a été prononcée, le chanvre a peu à peu disparu de l’industrie.

 

De nouveaux horizons pour le chanvre industriel

La culture de chanvre industriel est de nos jours autorisée et même encouragée.

Outre l’industrie textile, elle trouve aussi une application intéressante dans l’industrie du papier car elle demande moins de traitements polluants et peut être recyclée jusqu’à 8 fois. Juste retour des choses puisqu’au XIXeme siècle, environ 80 % du papier provenait de la fibre de chanvre. Plus robuste, elle permet une meilleure pérennité du papier et assure une production 4 fois supérieure en quantité pour la même surface exploitée que le bois. Sans oublier que le chanvre pousse très vite et peut être exploité quelques mois après sa plantation contrairement à un arbre qui demande 20 ans de croissance.

L’industrie cosmétique n’est pas en reste avec l’utilisation de l’huile pour des produits anti-âge, des savons, des lotions..

L’industrie du plastique biodégradable et non polluant transforme la chènevotte en cellophane ou en plastique de moulage, l’huile en résine. En 1941 Henry Ford, précurseur du genre plaidait pour la construction d’une voiture végétale dont la carrosserie était construite en fibres de chanvre. Évidemment, il en a été dissuadé par les grandes firme de l’acier ! Cependant cette option pourrait être étudiée dans un avenir proche.

L’industrie du biocarburant est très intéressée par les propriétés du chanvre qui pourrait très bientôt devenir un biocarburant majeur.

L’industrie du bâtiment est très dynamique quant à la transformation et à l’exploitation de produits à base de chanvre. Ces matériaux, peu polluants lors de leur fabrication sont aussi beaucoup plus faciles à recycler.

Un dépolluant naturel

Le chanvre présente aussi la capacité de phytoréabilitation du sol, c’est à dire de dépolluer la terre malmenée par les activités humaines.

Dans la région des Pouilles en Italie, elle a été utilisée pour décontaminer le sol autour d’une usine d’acier car le chanvre peut aussi fixer certains métaux lourds.

La plante capte en outre la radioactivité (jusqu’à 80 %) . Elle a été utilisée pour neutraliser le plutonium, le césium et le strontium à Tchernobyl, elle est aujourd’hui évoquée pour aider à la décontamination des sols à Fukushima au Japon. Il suffit de brûler la plante dans un contenant étanche et de traiter ensuite ses cendres comme des déchets nucléaires ce qui constitue une solution bien plus pratique et rapide que le prélèvement et le traitement de tonnes de terre.